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Vous avez dit… volatilité ?

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C’est le mot du moment. La sortie de la crise mondiale est plus lente et plus compliquée que prévu par les rêveurs, d’autant que l’idée si simple : la Chine avance, les autres suivent, n’est plus si sûre…

1 – Volatilité parce que la Chine avance certes, mais plus lentement que prévu. Les dernières statistiques marquent en effet un léger tassement. Il n’en faut pas plus pour que les marchés financiers s’inquiètent. Premier niveau de questions : le scénario de sortie de crise va-t-il tenir ? Deuxième niveau : si la reprise connaît un ralentissement, un soft patch, est-ce que la guerre des monnaies, du protectionnisme… va se rallumer ?

2 – Volatilité parce que le Japon veut enfin sortir de déflation, même si c’est au détriment des autres, Chine en tête… La politique monétaire du Japon va entrer dans les annales : doubler la masse monétaire en quelques semaines, acheter des bons du trésor en quantité inouïe, faire baisser la monnaie nationale en quelques semaines. Ce qui devait arriver arrive : les exports rebondissent, donc la croissance et la bourse, l’inflation anticipée également, donc les taux d’intérêt sur les bons du trésor à moyen terme. Et pourtant la Banque du Japon se dite prête à en rajouter, ce qui inquiète  la bourse, d’autant que la Chine ralentit… (voir 1)

3 – Volatilité parce que les Etats-Unis veulent continuer à croître, mais doivent penser à réduire leur doping monétaire, avec les risques d’un sevrage… Les Etats-Unis vont mieux mais ne se font pas d’illusions : il faudra qu’ils réduisent leur déficit public et affrontent de nouvelles tensions politiques, il faudra aussi que la politique monétaire cesse d’être ultra accommodante. Tout le monde est d’accord, et c’est à la politique monétaire de préparer les esprits, donc de dire que les taux d’intérêt à long terme vont monter… Un message en avant, pour dire ce qu’on va faire, un message en arrière pour calmer, mais on s’approche du passage à l’acte.

4 – Volatilité parce que la zone euro a baissé ses taux, qu’elle attend que le crédit bancaire reparte dans les PME et menace de taux négatifs les banques qui viennent s’abriter chez elle. Les taux sont au plus bas grâce à la la BCE. La liquidité est ample, pas les crédits. La BCE revoit la monnaie qu’elle crée le jour, venir passer la nuit en dépôt chez elle… on ne sait jamais. Elle parle alors de taux de dépôts négatifs, pour pousser les banques à faire des crédits, sauf si elles déposent leur argent dans des endroits moins sûrs, sauf si elles font moins de crédits… Prendre plus de risques, sans avoir plus de croissance : ce n’est pas l’idée.

5 – Volatilité parce que la France a devant elle une croissance plate, ce qui est le pire des scénarios La récession est derrière, et devant, s’étend une morne plaine. C’est ce que donnent les statistiques, avec des entrepreneurs très inquiets et qui semblent s’être adaptés à un nouveau profil de croissance : zéro.  Dans ce contexte, l’économie privée ne créerait pas d’emplois et le déficit public a peu de chance de diminuer rapidement – puisque la croissance potentielle sera réduite. Comment mener des réformes publiques quand la reprise privée n’est pas là ? Comment soutenir des réformes privées, avec plus de flexibilité et de soutien à la rentabilité si la  fameuse « courbe du chômage » ne se retourne pas ?

6 – Volatilité parce que nous sommes en train de sortir de la phase un de la… sortie de crise, celle où les politiques monétaires avaient la main, mais dans le désordre, pour entrer dans les consolidations budgétaires, avec plus de désordre encore. Les Etats-Unis sont ici en premier. La zone euro, au moins, a commencé le travail.

7 – Volatilité parce que la France est trop « grosse » pour continuer à baisser, too big to fall more, mais peut stagner. Elle attend qu’on la comprenne – c’est fait avec le délai de deux ans pour réduire son déficit à 3 % du PIB. Le corps social semble prêt aux efforts clairs et négociés, car le pire est le zéro de croissance qui nous menace. Volatilité donc, car on attend le politique.


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