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Des taux longs pas trop haut, des taux courts pas trop bas pour éviter la rechute mondiale

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1 – Etats-Unis : le facile de la normalisation est fait

Les Etats-Unis s’apprêtent à normaliser leurs taux d’intérêt. Ils savent bien que les achats de Bons du trésor ne peuvent s’éterniser. Ils savent aussi que les marchés sont au courant mais qu’ils veulent en savoir plus sur la politique des taux courts de la Fed. Avec un taux des prêts à 30 ans à 3,8 %, le cadrage mondial du financement privé doit se stabiliser. C’est en effet lui qui pilote les anticipations d’investissement et de valorisation boursière. Mais ces « 30 ans » dépendent de la croissance (+ des profits futurs) et de l’inflation, ce qui renvoie aux taux courts. C’est alors qu’il est essentiel que la Fed indique en fonction de quoi elle entend monter ses taux cours, fin 2014 ou début 2015, pour que l’ensemble se normalise. Le risque, si sa démarche est maladroite, est une remontée trop forte des taux longs à 30 ans et à 10 ans, une baisse forte des bourses et des difficultés accrues en zone euro.

2 – BCE : accélérer et freiner sur les taux

La BCE doit toujours encourager la reprise économique en zone euro en envoyant des messages sur le maintien de ses taux courts à un niveau bas. En même temps, il est crucial que les taux longs restent bas aussi longtemps que possible en Allemagne, et si possible baissent en Espagne ou en Italie. C’est alors que les choses se compliquent… si les taux longs américains montent (voir plus haut)… si les banques inquiètent au Sud et font remonter la prime de risque… tandis que 2014 va être une année record pour demander des financements publics ! La BCE doit donc contribuer à accélérer la croissance et à décélérer les anticipations de hausse de taux, tout en aidant à la consolidation du secteur bancaire.

3 – BCE : soutenir vraiment les PME pour sortir d’un risque de trappe à liquidité

Il est obligatoire de dire que les taux vont rester bas longtemps, mais ce n’est pas suffisant pour faire repartir la croissance et l’emploi dans une zone euro où 70 % de l’emploi dépend des PME. Or les derniers chiffres montrent que les liquidités augmentent de 7 % sur un an en zone euro et les crédits baissent de plus de 1 %. La « trappe à liquidité » s’ouvre, recevant les dépôts pas chers et attendant… que les prix baissent ? Ce serait le drame. Un drame qui ne peut s’éviter que par un LTRO spécial pour financer les PME. Faudra-t-il attendre encore ?

4 – France : politique de l’emploi et politique fiscale

Le gouvernement français s’en est félicité : le nombre de demandeurs d’emploi a baissé de 30 000 environ en novembre. C’est effectivement une bonne chose, mais largement en liaison avec les « emplois d’avenir » (pour le tiers du chiffre). La question demeure non seulement de la pérennité (et du coût) de ces emplois aidés, mais plus encore des perspectives d’emploi dans le privé. En effet, les interrogations actuelles sur la fiscalité brouillent les perspectives, tandis qu’il faudra bien ouvrir la question du coût du travail total, avec le poids des charges salariales et sociales, voire du coût du travail des jeunes (SMIC Jeunes). On ne gagne rien en repoussant les réformes et en refusant les réalités.

5 – France : combien de temps va durer le miracle du financement de notre dette publique ?

La France s’endette (encore) à 10 ans à 2,35 % (et l’Allemagne à 1,74 %) contre les Etats-Unis à 2,84 %. Pour comprendre cette situation favorable, on peut se dire que les épargnants japonais en ont assez d’investir à 0,6 % dans une monnaie fondante (la leur) et qu’ils préfèrent venir chez nous. Ceci ne durera pas une éternité. Profitons-en pour faire des réformes !


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